Jouets en bois

Ces dernières années presque tous les amis sont devenus parents ou grands parents... Cela a été l'occasion d'offrir des jouets de ma confection pour les nouveaux nés.

En 2013, j'ai même dû travailler en série, après avoir fait un gabarit, pour découper et décorer à la défonceuse des chevaux à bascule.

Désormais, comme vous pourrez le voir dans le menu consacré au fraisage (cadeau pour le petit Augustin), je suis passé à la réalisation avec mes nouvelles machines numériques.

 

Bibelots

 

Un deuxième Calumet, en buis

J'aurais pu me contenter de la fabrication, en 2019, du Bézékitu (cf. en bas de page). La découverte en automne 2023 d'une branche de buis aux multiples replis, m'a aussitôt donné l'envie de faire beaucoup mieux. Mais la tâche allait être rude, car il n'allait pas être facile de débiter en deux parties la branche, une fois débarrassée des petites branches et des et excroissances : l'opération est nécessaire pour créer une gorge sur les deux moitiés et, une fois le tout recollé, on ne voit presque pas comment ce morceau de bois a pu être percé pour laisser passer l'air ! Je regrette de ne pas avoir commencé par une photo de la branche brute afin de donner une idée de l'importance du travail à réaliser.

  • En fait, au début, les choses ne se sont passées comme je l'avais souhaité : je voulais scier la branche en commençant par la partie la plus coudée pour procéder comme je l'avais fait pour le "Bézékitu" : l'aspiration de l'air se ferait par la tête pour offrir ainsi un "Bézékitu junior" à mes amis : cette opération à la scie à ruban était périlleuse et très dangereuse, car le bois ne pouvait pas appuyer régulièrement sur la table de la scie et comme il fallait aussi souvent pencher la pièce, la lame risquait à tout moment de créer un à-coup violent, voire de se briser : la messe a été dite quand je me suis rendu compte qu'au bout de 15 centimètres de sciage, je ne pouvais plus continuer : l'arrière de la branche, qu'il fallait lever au maximum pour avoir un appui stable ne passait plus sous le volant supérieur de la scie, même avec le guide-lame remonté au maximum. J'ai abandonné et coupé latéralement une des deux parties à l'endroit où j'avais arrêté le sciage. Après recollage et masquage de cette erreur, j'ai changé de méthode : la deuxième moitié de la branche est beaucoup moins coudée et, en l'attaquant par cette partie, j'ai pu procéder au sciage légèrement au-delà du premier coude très serré où je pouvais ensuite placer la "pipe" du calumet : évidemment, l'aspiration se faisant par la queue, il n'était plus question de "Bézékitu junior" ! j'ai scié de travers un des deux côtés et j'ai pu ainsi creuser à la gouge deux saignées pour le passage de l'air, pour à nouveau recoller les deux parties.
  • Je pouvais alors, à la râpe et au ciseau à bois, écorcer la branche, harmoniser tant bien que mal la forme, réduire les endroits où des branches avaient été éliminées, et poncer, poncer, poncer...
  • Ensuite, il m'a fallu trouver dans mon chutier un morceau de buis beaucoup plus gros pour la tête à 'greffer' au bout de la branche : pour une bonne tenue de celle-ci (elle devait résister aux coups de râpes et de ciseaux à bois et aux sciages divers) j'ai percé chacun des bouts et enfoncé/collé un gougeon de 10 mm de diamètre, avant le collage final et la mise sous presse : il ne devait pas y avoir de jours entre les bords : l'ajustage a donc pris du temps. Encore un très long travail à la scie, puis à la râpe, etc., pour donner la forme souhaitée pour cette tête que j'aurais aimé rendre encore plus terrifiante, si le volume de la pièce m'avait permis de lui imposer une gueule encore plus ouverte !
  • Pour les crochets de la gueule, j'ai utilisé et collé deux petites pièces en corne de cerf. La langue bifide est en acier : les deux parties en fourche sont brasées.
  • La cuvette de la pipe : cette fois-ci, j'ai tourné la pièce dans le même bois et, après collage, j'ai protégé l'intérieur lors des phases de vernissage, car je voulais ignifuger cette partie en l'imprégnant, avec un coton-tige, de silicate de soude.
  • Après de longs ponçages de plus en plus fins et une légère couche de vernis en bombe (elle évite la diffusion dans le bois de l'encre de mon marqueur indélébile), j'ai pu commencer la décoration (elle m'a pris deux jours !). Je ne suis pas parti d'un modèle : j'ai suivi au fur et à mesure mon inspiration, validée par un premier trait au crayon. J'ai changé tout de même de méthode de dessin par rapport au "Bézékitu", même si certains motifs restent proches : pour donner plus d'effets de volume, de dégradés, j'ai utilisé la technique du tatouage, en faisant des remplissages avec des pointillés. En de hors de la tête, je n'ai pas fait de différence entre le dos, les côtés du serpent, et le ventre, car les ondulations importantes du corps auraient rendu ce choix plus difficile et le rendu certainement moins joli. Mes motifs sont également plus serrés, plus denses : on croirait voir un serpent tatoué comme un guerrier ou un rugbyman maori !

Le 28/07/2024

 

 

Un premier calumet, en mélèze et arbousier

 

Voici le "BÉZÉKITU", un calumet de la paix offert pour le tipi de la très pacifique "Tribu des Nolous", des amis amoureux de la culture des indiens et vivant paisiblement sur les "rives du Coudoulous" !

Corps en mélèze (de Sibérie), embouchure tournée dans de la corne de cerf (issue d'une demi-ramure trouvée dans la forêt près de chez moi lors d'une randonnée) et foyer tourné dans un petit morceau d'arbousier.

 

Historique de la réalisation :

  • Découpe et rabotage de deux planchettes de mélèze d'environ 80 cm et 5 cm de large. Une fois contrecollées, elles formeront un carrelet. Mais, auparavant : traçage du point où sera placé le foyer et, à la défonceuse, avec une fraise de 6 mm de diamètre, creusage en ligne droite (au milieu bien sûr) jusqu'au point où sera le foyer, d'une petite rainure de 3 mm de profondeur sur chacune des faces qui seront contrecollées.
  • Contrecollage (colle pour extérieur) des deux planchettes. On ne voit pratiquement plus l'assemblage !
  • Perçage, côté dessus, du trou de fixation du foyer. Soufflage de vérification pour dégager la sciure et constater que l'air passe bien !
  • Sur le carrelet, côté dessus : traçage approximatif au crayon (des 2 côtés) de la tête en triangle et des ondulations latérales en prenant bien soin, pour les courbes intérieures, de rester à environ moins 5 mm du canal. Puis découpe à la scie à ruban en arrêtant le sciage approximativement 10 cm avant la fin de la queue du serpent : ainsi, une fois tourné sur le côté pour l'étape suivante, le sciage sera plus facile et moins risqué !
  • Traçage du profil de la tête et d'ondulations verticales : même si ce choix ne respecte pas la reptation naturelle de l'animal, cela donnera davantage une impression d'ondulation. Découpe.
  • Commence alors le travail entièrement manuel : arrondi grossier des arêtes à la râpe à bois ; premières finitions aux ciseaux à bois, au racloir, etc.
  • Ponçages successifs.
  • Reperçage, au foret de 10 mm, du trou carré de la tête pour la fixation d'une embouchure que je tourne et perce dans un morceau de corne. Collage à la super-glu de cette embouchure.
  • Tournage dans un petit carrelet d'arbousier du foyer et perçage latéral au niveau du canal d'aspiration : ce bois (issu de quelques petites bûches sauvées du passage dans le poêle !) est plutôt dur, très beau, avec un grain très fin : un plaisir pour le tournage ! Collage et test : ça marche !
  • Passage d'un fond-dur pour durcir surtout le mélèze et le rendre moins poreux (je pense à la déco qui va suivre). Ponçage léger et finition à la laine d'acier très fine.
  • Décoration : traçage grossier, d'après des dessins vus sur internet, des écailles de la tête et des cannelures du ventre. Pour le reste, je n'ai pas l'intention d'imiter la réalité : je me lance dans des motifs de type "tribal" plus ou moins réguliers et répétitifs, finition de la déco au feutre indélébile et couche de finition de vernis en bombe.

Voilà, il n'y a plus qu'à tester la bête avec les produits nécessaires... Mais, gare au "Grand Bézékitu" pour celles et ceux qui recracheraient irrespectueusement son haleine parfumée !

Mise à jour du 14/07/2019