Petit supplément : ma période "maquettes en contreplaqué"

J'ai fait mes premiers pas à l'âge de 11 ans, lors de mon immobilisation pendant deux mois suite à un accident (j'avais la jambe gauche entièrement plâtrée après avoir été renversé par une voiture le soir de la Toussaint 1961) : pour m'occuper et comme j'adorais bricoler, mon père m'a acheté une petite scie et ramené de chez un menuisier quelques chutes de ctp. J'ai commencé par imaginer et fabriquer des meubles de poupée pour une petite sœur.
Plus tard, comme je m'améliorais, j'ai obtenu les plans d'une brouette très kitch que j'avais aperçue derrière la vitrine de la quincaillerie de mon village et qui évidemment me faisait rêver ! Il y avait aussi en exposition – beaucoup plus volumineux – un moulin du même style, qui me semblait alors un graal inaccessible, car il demandait beaucoup de travail. Mais je n'ai pas tardé un peu plus tard à relever le défi. Une fois guéri, j'ai découvert dans le même magasin les plans d'un vrai trésor qui n'avait pas encore été réalisé pour être exposé : un "chalet porte-montre", encore un objet kitchissime, qui exigeait un travail énorme. Je suis revenu un jour avec ces plans édités par "La Quincaillerie du Nord et de l'Est" de Paris, pour m'attaquer à cet Everest. Cela m'a pris au moins deux années et ce chalet fut fièrement exposé sur un meuble par ma mère !  Au fil des années, le 'chef-d'œuvre' s'est un peu abîmé et, surtout, lorsque j'ai été en âge de bricoler, fabriquer, etc. des meubles et autres objets en bois, j'avais vraiment honte d'avoir eu de tels goûts pendant mes années de pré-adolescence :  scénario on ne peut plus classique !
Après le décès de mes parents en 2000, je n'ai absolument pas voulu m'encombrer de cet objet que je voulais jeter/brûler : il a été finalement récupéré par une belle-sœur qui avait la passion des vide-greniers !
Récemment, ma fille, m'a demandé ce qu'était devenu cet objet, source d'une certaine 'fierté familiale' parce qu'il représentait pour elle un symbole de l'histoire et du relatif talent de son papa qui, comme elle le constate hélas de jour en jour, devient de moins en moins immortel pour elle... À mon grand étonnement, elle était surprise et déçue que j'aie pu ainsi renier mon passé.
Dernièrement, devant vider une cave pour stocker toutes les machines de sérigraphie que j'avais fabriquées pour son frère en reconversion professionnelle, ainsi que les miennes figurant sur ce site, je suis tombé par hasard, au milieu d'un carton à jeter à la déchèterie, sur une grande enveloppe usée que j'ai tout de suite reconnue : y étaient conservés les plans de ce fameux chalet !
Nostalgie ! Retrouvailles avec ce papier un peu mou, fragile, et à l'impression si caractéristique et de très mauvaise qualité : les lignes sont souvent déformées. Des pièces manquaient, d'après mes souvenirs : j'avais dû imaginer moi-même la grille et le portillon de la cour, côté façade, en m'inspirant des grilles latérales. Et puis cette unique couleur indigo dont l'impression est très inégale ! Y ayant retrouvé le nom des éditeurs, j'ai fait des recherches sur le web, espérant obtenir des images de bonne qualité. Ce fut en vain, mais j'ai découvert que la Quincaillerie de Saint-Étienne (cf. Manufrance) avait vendu, elle aussi, des plans de ce genre et de la même couleur.
Les feuilles sont en très mauvais état, déchirées un peu partout. Mais pour me donner bonne conscience et réparer partiellement 'l'outrage' fait à ma fille, j'ai fait trois photos et restauré grossièrement (ce ne sont tout de même pas les 'documents du siècle' !) les parties les plus abîmées des dessins et unifié la couleur. Ainsi ce document 'historique' sera peut-être sauvé du naufrage grâce au numérique !
 Voici donc ces imagettes (à agrandir d'un clic) destinées à vous donner une petite idée du genre de travail que je m'étais imposé !

 

Retour à "Origine d'une passion"